Le 11 mars dernier, c'était au tour de Cergy de faire officiellement son entrée dans le challenge CUBE Ville lors d'une journée de lancement à l'hôtel de ville en présence des équipes relais des 10 bâtiments inscrits !
Jean-Jacques Fréjaville, Directeur Général des Services a ouvert la matinée en rappelant le poids des fluides sur le budget de la ville – 2 millions d’euros – et les mesures structurelles qui ont déjà été prises depuis la crise énergétique. La ville a d’ailleurs réussi à baisser globalement ses consommations et a choisi de s’engager dans CUBE Ville pour continuer son travail sur les usages. La participation de la ville au concours s’inscrit également dans le cadre de son PPI rénovation thermique. 10 bâtiments emblématiques ont été choisis pour cette première saison. L’objectif est d’apprendre, de tester et d’agir en faveur des économies d’énergie pour inspirer les 80 autres bâtiments à en faire de même.
Puis, Natacha Monnet, Directrice du Projet Transition écologique et énergétique, a annoncé le déroulé de la matinée d’animation concrète placée sous le signe de l’intelligence collective et du travail en équipes.
Enfin, Monsieur le Maire, Jean Paul Jeandon a clôturé ce premier temps avec un discours empli de motivation à destination de l’ensemble des équipes :
Monsieur le Maire a souligné l’importance des comportements individuels et collectifs pour atteindre les objectifs de transition énergétique et a aussi salué les progrès de la ville sur le photovoltaïque et sur le raccordement au réseau de chaleur urbain.
ACCULTURATION ET NOTIONS FONDAMENTALES
Les organisateurs du concours ont poursuivi la séance. Pendant que le Cerema précisait les enjeux du concours et les membres de l’équipe projet et des équipes relais, la collectivité faisait tourner l’ébauche d’une Charte d’engagement détaillant les missions attendues par les relais. L’objectif était de rappeler la dimension collective du défi, chaque relai pouvant s’appuyer sur d’autres collègues.
Pour mettre tous les participants sur un même pied d’égalité, le Cerema a ensuite présenté la notion d’énergie (puissance x temps) et a organisé un quizz à main levée avec les participants sur la consommation énergétique des usages du quotidien.
"Savez-vous combien vous consommez en kWh et non en € pour 3 minutes de micro-ondes ? 2 minutes de douche ? 1 jour de réfrégirateur ?"
Cet exercice permet de conscientiser la consommation d’énergie utilisée pour « se chauffer, s’aérer, se divertir, s’alimenter, se laver ou encore travailler ». Un rappel simple mais essentiel pour se rendre compte de ce que représente l’énergie et non pas seulement ce qu’elle coûte. Surtout quand les candidats ont découvert l’effort fourni par Robert, champion olympique de cyclisme pour faire griller une simple tartine…
Cette acculturation aux économies d’énergie était l’occasion d’insister sur le fait que la sobriété énergétique ne doit pas se faire au détriment du confort mais qu’il y a différentes façons d’appréhender cette notion. La représentation du confort thermique notamment, est souvent l’image d’une personne, pieds nus et assez peu chaudement vêtue devant un feu de cheminée en saison hivernale. Il est possible d’atteindre un niveau de confort différemment que ce que nous renvoie cette image.
Cette réflexion sur le confort rejoint également celle sur les composantes du changement et de l’influence des normes dans le processus. Comprendre les freins au changement aide à trouver les bons leviers et à adapter sa communication !
ATELIERS PLAN D'ACTIONS SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE
Pour chaque bâtiment inscrit, l’objectif de cet atelier était de :
- sélectionner les actions d’économies d’énergie adaptées aux usages du bâtiment,
- planifier le déroulé de ces actions sur l’année de concours et en 2025,
- rédiger une fiche action précisant l’objectif, les moyens, la dimension spatio-temporelle et les personnes à solliciter pour concrètement mettre en place l’action choisie.
De nombreuses idées sont ressorties de cet exercice :
- Faire l’état des lieux des bâtiments notamment via les diagnostics en marchant en présence des équipes techniques,
- Donner à voir l’avancement des évolutions des consommations grâce à la CUBE Conso,
- Faire appel à une réelle équipe relai par étage à l’hôtel de ville en mobilisant de nouvelles personnes,
- Faire un événement de lancement par étage et par équipe relai à l’hôtel de ville,
- Réaménager les salles de travail pour éloigner les bureaux des parois froides quand cela est possible,
- Partager les retours d’expériences pour avancer dans la démarche et organiser des cafés sobriété pour sensibiliser agents et usagers,
- Etendre le logiciel de gestion et de programmation au chauffage en plus de l’éclairage dans les gymnases,
- Sensibiliser les gardiens des espaces sportifs pour lutter contre le sur-éclairage,
- Lancer de manière massive l’application Energic parmi les agents et motiver la participation,
- Proposer des ateliers actions ludiques aux usagers des Maisons de quartier et du Centre de santé : escape game, jeu de cartes Ecolobox, débats mouvants, etc,
- Faire jouer les agents à une chasse aux nudges,
- Réaliser une exposition sur les éco-gestes pour susciter l’intérêt et donner envie au usagers de participer à la démarche,
- Mettre en place un mur d’expression pour mesurer la sensibilité des usagers aux économies d’énergie et un sondage sur la question,
- Créer de nouveaux nudges adaptés aux différents usages, en plus de ceux fournis dans le kit communication,
- Etablir un diagnostic des robinets thermostatiques par le mainteneur pendant l’été en fonction des vacances des équipes,
- Idée de venir récompenser en fin de parcours les moyens mis en oeuvre (et pas seulement les résultats) par des billets de spectacle (piste à explorer par la ville).
LES DIAGNOSTICS PARTICIPATIFS
La suite de la journée était dédiée aux diagnostics participatifs de 3 bâtiments inscrits au concours : l’Hôtel de ville, la Maison de Quartier Les Linandes et le Centre Culturel Visage Du Monde. L’objectif est d’expérimenter le diagnostic pour pouvoir le répliquer au sein des autres bâtiments.
Au sein de l’hôtel de ville, le diagnostic en marchant a rassemblé les équipes de la ville ainsi que Loïc Dautrey, Directeur Général Adjoint des Espaces Urbains et Patrimoine, le responsable technique du site (société Vinci) et le property manager. Le bâtiment de plus de 17 000m2 étant en copropriété, utilisé par différents usagers, ce moment de visite des installations en présence des différentes parties prenantes était historique et n’avait jamais eu lieu avant l’inscription de Cergy au concours!
La visite a permis à la ville de mieux comprendre ses installations et de proposer des actions d’économies d’énergie :
- Suggestion d’une installation de vannes trois voies sur les réseaux de chauffage, afin de n’apporter que la chaleur nécessaire dans chaque réseau et donc limiter les consommations,
- Réviser les consignes pour la mise en chauffe des bureaux (revoir les horaires) : expérimenter un passage en réduit à 17h30 puis à 17h. A coupler éventuellement avec une mesure de température pour évaluer l’inertie du bâtiment,
- Eclairage sous-sol : installation de LED et suppression du système d’éclairage 24 h /24 et 7 jours/7 avec mise en œuvre de détection de présence,
- Amélioration du calorifugeage des réseaux dans les locaux non chauffés (points singuliers à traiter par l’ajout de housses isolantes au niveau des jonctions).
La visite s’est poursuivie dans les bureaux et a permis d’échanger avec les agents. Certaines préconisations ont également découlées de ces discussions :
- Revoir les grilles d’extraction et de soufflage (nettoyage et remplacement par des grilles avec lamelles dans les bureaux pour mieux orienter l’air et éviter le soufflage direct sur les agents),
- Supprimer le surplus de luminaires allumés en permanence (barrettes lumineuses),
- Limiter la multiplication d’appareils électriques plus ou moins « énergivores » dans les bureaux (frigo, cafetières …),
- Interroger le maintien en position ouverte des portes des sanitaires (lumière des sanitaires qui s’allume inutilement au passage dans le couloir) ;
- Recenser et remplacer les têtes thermostatiques manquantes ou défectueuses. Sensibiliser au fonctionnement d’une tête thermostatique et au risque de surchauffe dans les bureaux si les robinets sont placés au-delà de trois.
Augmenter la température de la salle serveur (actuellement refroidie à 17°C, possibilité de monter jusqu’à 24°C).
D’autres diagnostics sont prévus pour les sites inscrits pour aboutir à une stratégie globale d’économies d’énergie aussi bien techniques que relevant des usages.
Bravo à la ville pour sa motivation au sein du concours et la participation active de tous les agents sur cette question !
